Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) de France a proposé une « légalisation encadrée » du cannabis, dans le but de « se laisser guider par des objectifs de santé publique » et de « fragiliser et affaiblir autant que possible » le trafic illicite de drogue, signalé Le Le Parisien. La proposition, qui a été approuvée par tous les membres du Conseil, créerait des sociétés légales, qui seraient tenues d'obtenir une licence et de suivre une formation obligatoire en matière de prévention et de réduction des risques. La vente de cannabis serait interdite aux mineurs et tout type de distribution publicitaire ou promotionnelle serait interdit.
Cette recommandation est le résultat d'une étude d'un an menée par une commission intérimaire, qui a conclu que près de la moitié des adultes en France ont consommé du cannabis à un moment de leur vie, contre environ 25 % des adultes dans l'Union européenne en tant que tous. La commission a également constaté que la politique actuelle consistant à infliger des amendes aux personnes consommant du cannabis avait été un «échec cuisant» et qu'une nouvelle approche était nécessaire pour résoudre le problème.
La proposition a reçu des réactions mitigées de la part des médecins, certains exprimant leur soutien à l'idée de légaliser le cannabis et d'autres exprimant leur opposition. Amine Benyamina, chef du service de toxicologie de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif, soutient la proposition et estime qu'il s'agit d'une stratégie pragmatique qui limite les risques pour la santé publique sans inciter à davantage de consommation. En revanche, Jean-Claude Alvarez, chef du service de toxicologie de l'hôpital de Garches, n'est pas d'accord avec la proposition et estime qu'il faut plus d'éducation plutôt que de légalisation.
La proposition de Cese est purement consultative et le gouvernement n'est pas obligé de suivre ses recommandations. Cependant, il est susceptible de déclencher un débat dans le pays sur l'avenir de la politique en matière de cannabis. Si le gouvernement suivait les conseils de Cese, ce serait un changement significatif dans sa politique, car le cannabis est actuellement illégal en France. Cette recommandation du Cese s'inscrit également dans la tendance mondiale croissante à la légalisation et à la dépénalisation du cannabis, plusieurs pays et États légalisant déjà la substance à des fins médicales ou récréatives.